C'est fini. "Finou'', comme il le disait souvent.
La douleur reste, se dissipe et revient. Souvent la nuit, puis le matin.. puis l'après-midi. Je vis une sorte de va et viens permanent, une torture.
Après le tourbillon de dimanche dernier, c'est un calme empli de tristesse qui s'installe en moi. Mes yeux sont secs, il m'a volé toutes mes larmes.
Souvent j'ai l'impression qu'il a pris mon coeur pour sauté dessus à pied-joint. Plusieurs fois, pour être sur. Et pour l'abandonner ensuite, pour le dire que je n'ai plus aucune importance. Que je ne suis plus qu'un des déchets de sa vie, qui traine quelque part dans sa tête.
Je suis comme un animal blessé, à vif, qui attend sur le bord de la route. Qui attend que quelque chose lui arrive, que quelque chose se passe et qui ferait changer les choses.
Quand il m'a fait ça, j'ai subi un choc violent qui m'a soulevé la poitrine et arraché mes sentiments. Mon cerveau est anesthésié. Je sais que je le déteste, mais je refuse l'idée de l'aimer encore. C'est un terrain trop dangereux, une pente glissante vers le trou qu'il m'a creusé.
